Vendée 1793-1794

vers un génocide

Les causes de la guerre de Vendée

Ni complot des prêtres, ni complot des nobles, mais des causes liées aux malheurs du peuple de France depuis le début de la Révolution.

Causes économiques et sociales

Désorganisation de l’industrie et du commerce, de l’éducation et du système de santé. Monnaie (les Assignats) qui se dévalue et entraîne une inflation grandissante. Augmentation des impôts et du coût de la vie. Paupérisation du petit peuple que l’Eglise ne peut plus secourir.

Causes politiques

Plus de Constitution depuis le renversement de la monarchie et la mort du Roi. La Convention Nationale, élue dans la peur après les “massacres de Septembre 1792”, impose la dictature du Comité de Salut Public. Plus de démocratie : les municipalités qui protestent sont dissoutes. La guerre apporte conscription, impositions, réquisitions et l’invasion en 1792.

Des causes religieuses propres à la Vendée militaire

Une identité catholique forte et particulière bafouée. La liberté de conscience niée ; un schisme imposé par la force. Les Directoires départementaux organisent la persécution des prêtres “réfractaires” et des fidèles qui les soutiennent. Des affrontements provoqués par les autorités, avec des morts d’hommes.

Jacques Cathelineau - Le peuple vendéen le réclame pour chef

Au début de 1793 le peuple se sent trahi dans ses aspirations et idéaux de 1789-1790.

Le soulèvement de la Vendée militaire

L’élément déclencheur

Au début de 1793 la République n’est plus considérée comme légitime par une population exaspéré par la persécution religieuse. La “levée de 300.000 hommes” est l’étincelle qui met le feu aux poudres :

elle réclame cinq fois plus d’hommes que l’ancienne Milice,
le tirage au sort est injuste : fonctionnaires et élus municipaux en sont exclus, les riches peuvent “acheter” un remplaçant,
les Gardes nationaux, détestés, sont aussi exemptés.

Les jeunes gens de la Vendée militaire refusent de répondre à cette conscription.

Soulèvement et premiers combats

Le soulèvement est simultané dans l’ensemble de la Vendée militaire parce que la Convention a ordonné que les tirages au sort aient lieu entre le 10 et le 25 Mars 1793.

La première insurrection de conscrits se produit le 12 Mars, en Anjou, à Saint-Florent-le-Vieil, puis toute la Vendée s’embrase.

Les premiers chefs sont tous des gens du peuple, élus par leurs concitoyens ; ensuite les insurgés iront chercher des nobles qu’ils estiment.

Les premiers combats sont livrés contre des Gardes nationaux peu motivés et mal instruits ; l’Armée régulière échoue en deux batailles à stopper l’insurrection :

celle de Saint Vincent-Sterlanges le 19 Mars, où est défait le Général Marcé,
celle de Chemillé le 11 Avril où est battu le Général Berruyer.

Henri de la Rochejaquelin - Bataille de Cholet

A la fin d'avril 1793, les insurgés, victorieux, contrôlent le territoire de la Vendée militaire.

De nombreux massacres

1793, la Vendée vouée par la loi à l’extermination fut un grand champ de massacres. La troupe poussée par le climat de danger national et de patriotisme enflammé exerce destructions d’habitat, de nourriture, de civils d’autant que le soulèvement est soutenu par un peuple qui joue sa survie.

18 octobre, on passe la Loire. Bonchamps a fait «grâce aux prisonniers» 5 000 bleus. Mais tout au long de la Virée de Galerne on tue les brigands blessés, et mourants que l’Armée Catholique laisse dans sa fuite. Au Mans en 2009 sur les 159 corps exhumés d’un charnier estimé à 2 000 victimes 80% montrent des violences.

1794, Turreau propose de tout incendier et tuer, réclame en vain des ordres, lance 12 colonnes. On tue, éventre rebelles, suspects, femmes et nourrissons. Les rapports disent «passer derrière la haie»…Paris n’a donné aucun ordre écrit. «Tes mesures paraissent bonnes et tes intentions pures» dit le Comité de Salut Public. Le déni précède le crime.

L'armée catholique et royale

En réalité, le pluriel est de mise, car, malgré l’élection de généralissimes, chaque division conserva son indépendance. Des soulèvements de mars 1793 à la prise de Fontenay-le-Comte, le 25 mai 1793, les paroisses obéissent aux ordres de leurs commandants. Puis, les officiers royalistes, constatant la nécessité de coordonner leurs actions, élisent Cathelineau comme généralissime le 12 juin, puis, à sa mort, le remplacent le 19 juillet par d’Elbée.

Le 18 août 1793, le chevalier de Tinténiac envoyé du gouvernement anglais, ramène à Londres l’organigramme suivant :

La division d’Anjou ou grande armée, commandée par d’Elbée, avec Donnissan, de Lescure et de la Rochejaquelein.
La division connue sous le nom d’armée de Bonchamps.
La division du Bas-Poitou de Royrand.
L’armée de Retz de Charette.
Les commandants des différents camps près de la Loire de Lyrot de la Patoullière, William Bulkeley et Jean René de Chouppes.

Au début de la Virée de Galerne, le 18 octobre, le généralissime, Henri de la Rochejaquelein, réussit à former un seul parc d’artillerie et un seul corps de cavalerie. Les colonnes d’infanterie conservèrent leurs chefs respectifs.

De janvier 1794 jusqu’au début de 1796, trois armées subsistèrent : l’armée de Charette; l’armée du Centre de Sapinaud de la Rairie et l’armée d’Anjou de Stofflet.

Derniers combats

1799 > 1800

18 mars 1799, décret pour une levée de 200 000 hommes n’excluant pas les départements de l’Ouest qui s’insurgent
13 juillet, loi pour emprisonner tous les nobles, ascendants, parents jusqu’au 4e degré, d’Autichamp, Suzannet et de Grignon , constituent de nouvelles armées royales (organisation du 28 septembre 1799)
Suzannet défait à Montaigu, d’Autichamp aux Aubiers, Grignon à Chambertaud, il n’y aura plus de grandes actions en Vendée
18 brumaire (9 novembre 1799) avènement de Bonaparte
20 janvier 1800, paix de Candé
4 mars 1800 amnistie pour les Vendéens.

1815 : Cents Jours, retour de l’Aigle, nouveau soulèvement de la Vendée.

1er mars 1815 Napoléon débarque à Golfe Juan, 19 mars Louis XVIII s’enfuit de Paris. Dès le 9 mars la Vendée court aux armes
15 mai, insurrection générale en Vendée militaire
16 mai Louis de La Rochejaquelein débarque en Vendée, à Croix de Vie,
19 mai il est nommé général en chef des armées royales de la rive gauche
4 juin, victoire des Blancs au combat des Mathes, mais Louis de La Rochejaquelein est tué
10 juin, Sapinaud nommé général en chef
19 juin échec d’Auguste La Rochejaquelein à Thouars
20, 21 juin Travot disperse la troupe de d’Autichamp à Vieille-Vigne et celle de Suzannet à Roche-Servière, mort de Suzannet
28 juin Paix de La Tessoualle
19 juin défaite de Napoléon à Waterloo, il abdique le 22 juin, la nouvelle n’est pas encore répandue en Vendée.

1832

Louis-Philippe devenu Roi des français après la Révolution de Juillet 1830, est considéré comme un usurpateur par les légitimistes, ils parviennent à convaincre la duchesse de Berry que la Provence et la Vendée sont prêtes pour un soulèvement massif en faveur de « l’enfant du miracle », le comte de Chambord, son fils. L’affaire s’achève lamentablement pour la duchesse de Berry.

28 avril 1832, Débarquement en Provence de la Duchesse de Berry ; elle atteint La Preuille près de Montaigu le 17 mai
24 mai, premières escarmouches, 27 mai assassinat de J. Cathelineau à la Chaperonnière
6 juin, Ultime combat de La Pénissière,
7 novembre 1832, à Nantes, arrestation de la Duchesse de Berry conduite en détention dans la citadelle de Blaye